© MARINI / DUFAUX 1998 Rapaces dessin Enrico MARINI, scénario Jean DUFAUX Editions Dargaud, série terminée, 4 tomes, 1998-2003 New York. La police est sous tension. Plusieurs meurtres ont été perpétrés, toujours avec la même mise en scène et le même modus operandi: des victimes saignées à blanc, une épingle de cravate plantée dans un kyste que les victimes ont toutes derrière l'oreille. Pas d'effraction, aucune trace...L'inspectrice Lenore, aidée du lieutement Spiaggi, tente d'assembler les maigres indices. Mais ceux-ci la conduisent immanquablement à l'élite de la ville, y compris au commissaire divisionnaire, porteur d'un kyste lui aussi, et manifestement très lié à la mafia locale. Dans les milieux de la nuit, on s'agite aussi. Plusieurs membres éminents d'un groupe discret ont été assassinés. Même si le commun des mortels l'ignorent, les vampires se sont infiltrés au sein de tous les rouages du pouvoir, et savent que ces meurtres ne peuvent être le fait que de l'un d'entre eux, qui leur laisse d'ailleurs à chaque fois un message: "votre règne s'achève". Un règne dont la fin était écrité dès le premier meurtre, celui qui a ouvert la voie du pouvoir, en laissant deux orphelins, Draco et Camilla. ****************** S'il faut une bonne raison pour justifier la lecture de Rapaces, elle s'appelle Enrico Marini: costumes, corps, décors, y a rien à jeter. New York est superbe, les héros aussi. Mais je vous rassure, ce n'est pas le seul intérêt de cette tétralogie. L'intrigue est bien construite, progresse rapidement sans user de raccourcis scénaristiques, il y a de l'action, du fantastique, de "l'ambiance". Et il y a surtout un grand nombre de personnages principaux et secondaires, tous intéressants. La belle Lenore, glaciale en apparence, gosse de riche devenue flic et dont le passé se dévoile peu à peu, son adjoint, le robuste Lieutenant Spiaggi, un bon gars italien croyant et bien moins stupide qu'il n'aime à le faire croire, les deux vampires et leur jeune adversaire, la confrérie des "dégénérés" : la galerie de portrait est particulièrement riche. Finalement, l'aspect vampirique, bien qu'omniprésent, n'est pas essentiel. Les factions qui s'affrontent ici le font aussi au nom de valeurs que l'on peut retrouver dans le monde bien réel. Très réussie, la série rapace a débouché sur une autre collaboration des deux auteurs, le scorpion, devenu, à juste titre, un must ! En savoir plus sur les auteurs: |