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Hercule Potiron

© CARACUZZO / VEYS / DELCOURT / 2009

HERCULE POTIRON, dessin Giancarlo CARACUZZO, scénario Pierre VEYS

Editions Delcourt, collection Humour de rire, série en cours, 2 albums parus depuis 2009-

Londres, par une belle matinée printanière. L'ambiance au domicile d'Hercule Potiron est conforme aux habitudes du célèbre détective; autrement dit, il est d'une humeur massacrante. En effet, bien que son domestique se conforme avec une fidélité exemplaire aux multiples manies du maître des lieux, il a estimé que les limites de ce que peut tolérer un domestique anglais ont été franchies: l'odeur dégagée par un camembert faît à point a conduit la chose à la poubelle. Potiron est furieux de la perte de son inestimable trésor fromager ! C'est sur ces entrefaites que surgissent successivement Nastyngs puis l'inspecteur Spratt. Fort heureusement, ce dernier est porteur d'une nouvelle réjouissante: on vient de retrouver les corps d'un couple d'aristocrates, morts dans des circonstances totalement improbables. Voilà de quoi nourrir les petites cellules grises du célèbre détective français -et non belge, comme celui qui porte un autre nom de légume. Mais pas avant qu'il n'ait relevé un autre défi, et de taille: dénicher un nouveau camembert!

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Que ce soit avec Sherlock Holmes -dans "Baker Street"- ou avec Hercule Poirot, quand P. Veys prend un malin plaisir à détourner habilement les codes, on sent qu'il le fait avec une connaissance approfondie et une certaine tendresse pour les personnages parodiés. Fidèlement irrespectueux, si l'on peut dire, il nous livre des histoires délirantes, et pourtant pas si éloignées que cela des originaux...

L'intrigue en elle-même est excellente: un couple happé par des sables mouvants en plein Londres, un industriel qui fait une chute de baignoire depuis un ballon dirigeable, un lord terrassé par un dinosaure... Face à ces énigmes qui défient toutes logique, Potiron en vient à douter de ses capacités -et nous avec lui: serait-il un imposteur ?-. La présence incessante de ce pisse-copie de Watkins accroît la pression. L'odieux journaleux a osé mettre en cause l'élégance de la moustache de Potiron, et écrire qu'il déteste les anglais -ce qui, au demeurant, est rigoureusement inexact: il les hait !

Les dialogues sont savoureux, les situations comiques à souhait. La scène qui se déroule chez l'épicier de Potiron est un morceau d'anthologie ! On se fend la poire, même lorsque l'on est fan comme moi de l'inimitable et inenarrable Poirot.

Mais soyons juste: le dessin participe largement à la réussite de la série. Fidèle lui aussi, dynamique, drôle, tout en rondeurs comme notre bon détective, c'est un plaisir de le déguster.

Alors, si vous avez déjà relu trois fois votre collections d'Agatha Christie, pour changer un peu, offrez-vous ce délicieux consommé de Potiron.