© BARRAL / VEYS / DELCOURT / 1999

BAKER STREET, dessin Nicolas BARRAL, scénario Pierre VEYS, couleur Scarlett SMULKOWSKI

Editions Delcourt, collection Humour de rire, série en cours, 5 tomes parus depuis 1999-

Qui ne connaît le célèbre, brillantissime, talentueux Sherlock Holmes ! Nul sur terre ne peut ignorer son renom, du moins c'est ce que croit l'intéressé. Pour relater ses aventures et consigner les marques de son génie, Holmes a besoin de la collaboration de ce bon docteur Watson. Il peut même se produire, exceptionnellement, que ce dernier lui soit de quelque utilité dans le déroulement d'une enquête. Holmes, aboutissement suprême de l'humanité, n'aime rien tant que confronter son cerveau aux multiples énigmes que ces abrutis de policiers, l'inspecteur Lestrade en tête -si l'on peut dire- ne savent jamais résoudre.

Quel phénomène peut expliquer la chute de Lord Beverage alors qu'il se trouvait à bord de son bâteau voguant paisiblement sur la Tamise? Que signifie le mystérieux "SI" tracé sur le sol par un homme mourant ? Comment protéger la reine de la menace d'une attaque terroriste lorsque l'on ignore tout des commanditaires ? Vous le saurez en dévorant le premier tome de Baker Street...

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"Très librement adapté des personnages de Conan Doyle", les héros sont ici souvent placés en position ridicule et réagissent chacun à leur manière : l'égo de Holmes atteint des sommets, de même que sa susceptibilité, Watson s'en accomode, Madame Hudson ne s'aperçoit de rien, Lestrade ne comprend rien à rien en général. Au delà du comique de situation, on se réjouit de la relation qui unit Watson et Holmes, complices par la force du temps, et pourtant toujours un brin rivaux, amis presque contraints, prompts à ironiser, consacrant l'essentiel de leur temps à se venger éternellement des taquineries et des mesquineries dont chacun accable l'autre.

Pourtant, les lecteurs de Conan Doyle ne s'y tromperont pas, les auteurs sont restés scrupuleusement fidèles à l'ambiance, aux décors, à Londres, à tout ce qui fait la personnalité de l'oeuvre d'origine. Les personnages ne souffrent pas du traditionnel vernis superficiel, ils sont bien tels que Doyle les avaient imaginés. D'ailleurs, pour comique et irrévérencieux, en apparence, qu'il soit, l'album s'est vu décerner un prix par la très sérieuse société Sherlock Holmes de France.