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Cassio

© RECULE / DESBERG / LE LOMBARD 2009

Cassio scénario Stephen DESBERG, dessin Henri RECULE

Editions du Lombard, série en cours, 2 albums parus en 2009

En 145 après J.-C., Cassio, un jeune noble, est retrouvé le corps perçé de quatre coups de couteaux, baignant dans son sang. Mort, forcément. Pourtant, près de vingt siècles plus tard, une archéologue italienne, qui manifeste une obsession étrange pour ce personnage, découvre en Turquie des fresques, des textes et des ossements suggérant que la victime serait dotée d'un pouvoir de guérison et aurait réussi à survivre miraculeusement, puis à se venger des assassins.

Ephèse, 140 après J.-C. Les fils et filles des nobles romains, dépourvus des charges de leurs pères, vivent dans l'insouciance et l'oisiveté. Cassio, brillant orateur et avocat, traine la nuit avec ses compagnons de débauche, parmi lesquels Livion, fils d'un sénateur. Mais ce dernier, se sachant protégé de la justice par la position influente de son père, assassive, par jalousie et perversité, la jeune femme qu'aimait Cassio, en essayant de le faire accuser. Dès lors, l'amitié cède la place à la haine. Cassio poursuivra Livion à Rome, où il gagnera lui aussi de l'influence en devenant le médecin personnel de l'empereur.

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"La vengeance traverse les siècles", c'est l'accroche de la série. effectivement, l'imbrication de plusieurs époques est l'un des éléments intéressants de l'intrigue. Mais son traitement n'est pas aussi top que ce que j'espérais. Pour tout dire, heureusement que les tomes 1 et 2 sont sortis en même temps, car à la fin de la lecture du premier, je n'aurais sans doute pas eu envie de replonger dans un second un an plus tard. Mais ça s'améliore dans le second, donc...

Commençons par les aspects qui m'ont semblé gênants: dans le premier album, les viols et les meurtres se succèdent comme principaux ressorts de l'action. du cul, de la vilence et un soupçon de fantastique, ça ressemblait plus un à feuilleton d'été sur TF1 qu'à une bonne BD... Par ailleurs, je ne suis pas spécialiste de l'époque, mais de nombreux détails m'ont semblé peu vraisemblables: le costume d'une égyptienne, les yeux bleus d'une autre, la tenue de bain à la Ursula Andress d'une jeune romaine, la présence de femme aux débats à la tribune, un cirque aussi grand que le Colisée, et construit en pierre (en 140 ?), dans une ville de province... J'ai eu l'impression que les auteurs ont préféré se faire plaisir plutôt que respecter strictement la réalité historique. Pourquoi pas.

Mais la série a aussi des atouts. D'abord, la créativité et l'inventivité de l'histoire. Tout comme dans le Scorpion, une autre série de S. Desberg, les répercussions du destin de quelques uns au fil des âges sont intrigantes. Ici, pas de tentative de façonner le destin du monde, mais un pouvoir crucial, puisqu'il permet d'échapper à la mort, autour duquel se déchaînent toutes les folies. Et la vengeance, toujours, ressort dramatique puissant, est déclinée dans ses différentes facettes à travers la destinée de chacun des personnages.

Et puis ont trouve aussi des éléments historiques pertinemment utilisés: notamment, le fait que les romains toléraient la coexistence de nombreux cultes et qu'au deuxième siècle, les rites sacrés et les mystères de l'Egypte étaient encore très présents.

Globalement, la beauté des dessins et l'omniprésence de l'action, assaisonnée d'un soupçon de mystère, servent une agréable lecture.

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