© DUPUIS / MARVANO / 1994

LES SEPT NAINS, scénario et dessin MARVANO

Dupuis, Aire Libre, 1994

1943, le "flight Sergeant" David Auberson a 19 ans, il pilote un bombardier anglais. Son objectif : après avoir été détecté par les radars allemands -totalement fiables-, il doit tenter d'échapper à la Flak, la défense anti-aérienne, monter en altitude pour plus de sécurité (mais pas trop, car il risque de bombarder un copain en dessous), foncer vers la cible en se fiant uniquement aux instruments, sans aucun repère visuel: ensuite, malgré la peur qui tenaille le ventre, les tirs de la Flak et les chasseurs ennemis, il ne doit surtout pas lâcher les bombes trop tôt. Car les bombardiers se suivent, et le premier qui largue donne le signal pour les autres. "Il ne faudrait pas bombarder Bruxelles au lieu de Berlin", comme le dit David. Si rien n'a foiré jusque là, il ne reste plus qu'à refaire la même chose au retour pour atterrir, souvent sans rien y voir, sur la base.

Les pilotes sont jeunes, et les pertes sont telles qu'ils n'ont guère le temps d'acquérir de l'expérience... 11 raids, c'est la moyenne, et il en faut 30 pour gagner le droit de risquer un tout petit peu moins sa vie. Chaque nuit, chaque raid, David joue sa vie et celle de ses camarades à pile ou face. Ils sont sept dans l'avion, surnommé "Blanche Neige". Si le pilote meurt, il y passent tous. Parfois, le mitrailleur y passe, seul, exposé dans sa tourelle. Pour leur porter chance, Yvette, une poupée de chiffon...

Mais après un raid à Berlin, le "Snowhite" perd deux de ses nains, et Yvette, sa mascotte. David prend à peine le temps de partager sa détresse avec Sarah, qui les accueille et les guide tous depuis la tour de contrôle. Il rencontre aussi Lisa, une petite fille qui a perdu sa maman sous les bombes allemandes, pendant que son papa tentait de chasser les avions allemands. Lisa lui donne sa poupée, qui se nomme aussi blanche-neige, pour le protéger.

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Quand on a vingt ans et que l'on risque sa vie pour balancer des bombes, comment supporter la peur et la mort omniprésentes ? Ce récit, forcément très touchant, montre bien la nécessité de vivre le quotidien lorsque le drame vous frappe, et frappe encore et toujours. Les jeunes pilotes savent bien quelles sont leurs chances, si l'on peut dire, d'en réchapper. Et pourtant, lorsqu'ils reviennent, ils faut bien continuer à vivre, puis repartir...

Ils savent aussi ce que font les bombes qu'ils larguent... Que la population soit anglaise ou allemande, cela ne change pas grand chose à la souffrance lorsque tombent les bombes. Mais "c'est souvent ainsi, lorsque certaines choses essentielles sont menacées, certains doivent y renoncer en payant le prix fort pour que d'autres puissent les conserver"