copyright ROSINSKI / VAN HAMME / LE LOMBARD 2001

Western, dessin G. ROSINSKI, scénario J. VAN HAMME

Editions Le Lombard, collection signé, 2001

Wyoming, 1868. L'ouest attire tout ce que l'amérique compte d'émigrants à la recherche d'une vie meilleure et d'un bout de terre. Les indiens et l'absence de lois (à part celle du plus fort) déciment les rangs des arrivants. Quelques uns font fortune, comme Ambrosius Van Deer, l'un des plus riches éleveurs. Dix ans après le massacre de la famille de son frère, il est contacté par un certain Jesse Chisum, qui pense avoir retrouvé la trace de son neveu, seul rescapé, probablement enlevé par les indiens. Emmenant avec lui sa fille unique, Kate, Ambrosius Van Deer se rend au rendez-vous fixé par Chisum. Mais l'affaire tourne mal, car chacun des deux a menti à l'autre. Van Deer, sur ses véritables motifs : tuer le seul héritier de son frère. Chisum, sur l'identité du gamin, en l'occurence son jeune frère, Nathan.

Les deux hommes s'entre-tuent, l'adolescent reçoit une balle dans le coude et doit fuir pour ne pas porter le chapeau des meurtres. Il survit, malgré tout, au prix de l'amputation de son bras, et grace à une adresse au tir peu commune. Dix ans plus tard, après avoir vécu misérablement de petits boulots, Nathan décide de tenter un coup audacieux : se faire à nouveau passer pour l'héritier disparu. Après tout, qu'a-t-il à perdre ? Mais rien ne va tourner comme il le pensait. Il trouvera sur sa route un shérif sans scrupule acharné à la détruire, et se retrouvera face à Kate Van Deer, devenu une belle jeune femme.

mon avis :

Avec western, les auteurs s'offrent le luxe d'un album sur un genre nouveau pour eux mais très ancré dans la culture populaire. On retrouve ici tous les ingrédients : la violence, les vastes étendues, les ranches et les cow-boy, le chemin de fer et l'avancée de la "civilisation". Seuls absents, du moins au premier plan, les indiens. Présents sur le mode de l'arlésienne, en filigrane, tout au long du récit, ils font partie de cette page tumultueuse de l'histoire américaine.

Au vu de leur palmarès d'auteur et de dessinateur, Van Hamme et Rosinski n'ont plus rien à prouver. Western renoue avec la beauté, le lyrisme et la noirceur du grand pouvoir du Chninkel. Femme de coeur et orphelin blessé, les deux héros nous touchent par la volonté avec laquelle ils tentent de maîtriser leur destin dans un univers impitoyable où la force de caractère ne suffit pas. Il faut avoir de la chance, en plus ! Les planches sont un recueil de tableaux, superbes. L'histoire distille savamment les coups de théâtre. Seul regret : si les dernières planches ressemblent à la fin d'un bon film à la M. Night Shyamalan, en apportant un éclairage différent à l'ensemble de l'intrigue, je trouve qu'on y perd un peu, c'est une histoire trop achevée, en quelque sorte... Avec deux planches en moins, le combat de Nathan aurait semblé moins vain et moins cruel.

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