© BRUSNCHWIG / CAGNAT / DELCOURT VAURIENS, dessin CAGNAT, scénario BRUNSCHWIGDelcourt, collection "Terres de Légendes", trilogie 1995-2002 Le vieux roi vient d'être condamné à mort par son peuple. Depuis un millénaire d'asservissement, on n'avait jamais vu ça. Le roi transfère ses pouvoirs affaiblis, la clémence et la tourmente, dans deux statuettes, qu'il fait porter à une petite fille, Justine. Mais la fillette est enlevée et les statuettes malfaisantes tombent aux mains de deux bandits de grand chemin. Un jeune garçon, Pop, tente de s'interposer pour sauver Justine, mais il n'est pas de taille. Désespéré par son échec, il retrouve pourtant "sa" Justine chaque nuit en rêve. Les années passent, et leurs destins vont à nouveau se croiser. Ils se retrouveront enfin, s'enfuiront, emportant avec eux l'une des deux statuettes, alors que l'autre commence à étendre son influence grâce à une femme sans scrupules. *********************** Pas de magie manichéenne dans Vauriens, ni d'armes redoutables: la noblesse et les combats ne sont pas toujours apparents, et les héros ne gagnent pas à tous les coups. La clémence, bénéfique pour soigner le corps, sert aussi à endormir l'esprit, et à asservir. La tourmente, par la haine qu'elle déclenche, sera l'instrument de la libération des esclaves. Comme l'histoire, le dessin gagne en profondeur et en complexité au fil des tomes. Là non plus, il ne faut chercher ni Apollon ni superbe déesse. Ces corps amaigris ou plus ou moins difformes, ces visages tanés par la fatigue de ceux qui ont toujours manqué de tout, même d'amour, ne laissent plus transparaître leur humanité qu'à travers les regards, de haine ou de tendresse. C'est bien par les yeux que les pouvoirs prennent contrôle des âmes. Mais qui sait, peut-être l'amour de Pop et de Justine sera-t-il plus puissant que les dieux ? |
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