© CASTERMAN / ROSSI / LE TENDRE 2001 TIRESIAS dessin ROSSI, scénario LE TENDRE Casterman, dyptique, 2001-2003 "En ces temps là, les dieux régnaient sans partage sur la Grèce, et les mortels vivaient avec eux en parfaite harmonie...". Thèbes, la fière cité placée sous la protection de la sage Athéna, s'enorgueillit de la bravoure de ses guerrriers. La guerre contre Orchomène offre aux jeunes gens l'occasion de se couvrir de gloire, ou, à défaut, de frimer devant les citoyens de Thèbes. C'est ainsi que Glaucon, qui brode un peu en narrant ses exploits sur l'agora, irrite Tiresias, le capitaine de la garde dont l'intervention a permis de remporter une bataille mal engagée. Les deux hommes se défient, se provoquent, mais on les sépare. Tiresias, épicurien et bourreau des coeurs (qu'ils battent dans un corps d'homme ou de femme) retourne à son passe temps favori : le plaisir. Mais lorsque qu'on lui propose un pari stupide, il ne peut résister à l'occasion de ridiculiser Glaucon. Pour prouver sa virilité, il prétend séduire de force une femme. Malheureusement pour lui, il choisit une prêtresse d'Athéna, et la déesse n'apprécie guère cet outrage ! Elle imagine une sanction subtile : obliger Tiresias à traverser le miroir... ***************************** Il arrive parfois que l'on aille voir un film les yeux fermés pour son réalisateur ou sa distribution, ou bien que l'on achète une B.D. sans même l'ouvrir, juste pour le tandem qui l'a réalisée. Avec Tiresias, ma seule crainte, c'était de n'être pas suffisamment surprise par la nouvelle création des deux excellents auteurs. Et pourtant si, leur approche de la mythologie grecque est originale, et mérite d'être dégustée avec attention. Le graphisme chaud et proche de la peinture est d'abord déroutant puis très séduisant, les visages sont particulièrement expressifs, et le scénario respecte la grandeur de la mythologie grecque tout en nous permettant de sentir la vie de l'époque, la vie quotidienne des gens, tout simplement. Enfin, ce n'est pas si fréquent que le héros soit -au début- une vraie tête-à-claques. On se doute que les épreuves qu'il a lui même provoquées vont le faire évoluer, mais justement, le suivre dans ses doutes, ses révoltes, ses renoncements, ses révélations, ne peut que toucher chacun de nous. Un seul regret : dans le tome 1, à part Calypto, l'éphèbe, et la prêtresse, peu de personnages secondaires font preuve de la même complexité et peuvent équilibrer le fort charisme de Tiresias. Mais peut-être est-ce volontaire. En savoir plus sur les auteurs :
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