© LENAERTS / GIHEF / DUPUIS 2009

Mister Hollywood, scénario GIHEF, dessin Eric LENAERS

Editions Dupuis, 2 albums parus depuis 2009

Orson Wells (sans "e" à la fin, l'humour de son père n'allant pas jusqu'à modifier le patronyme) est un jeune homme chanceux. A 25 ans, son prof d'écriture à l'Actor's Studio juge l'un de ses scénarios suffisamment audacieux pour le recommander à un producteur hollywoodien. Le rêve est à portée de main... Il ne se laisse cependant pas si facilement attaper, car Orson se voit tout d'abord proposer un poste au service courrier! Mais, pragmatique et conscient des opportunités, il accepte et réussit bientôt à fourguer un scénario de son cru au big boss. Lequel le lit, et lui déclare que c'est invendable, mais lui offre une autre chance avec un projet plus commercial à réécrire. Cette fois, Orson va faire tout ce qu'il faut pour transformer l'essai !

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Drogue, fêtes, starlettes, renoncement aux choix artistiques... Dans la mecque du cinéma, il faut vivre dans l'illusion pour parvenir à vendre du rêve. Ceux qui commencent leur ascension l'acceptent et jouissent de leur statut d'étoile montante, mais jusqu'à quand ? Un équilibre est-il possible, ou bien la chute est-elle l'inévitable prix à payer ?

Le héros, scénariste de cinéma, remise ses exigences artistiques au placard pour avoir une chance de percer de peut-être pouvoir s'exprimer plus tard, si entre-temps il n'a pas perdu son inspiration et son âme. Ce type de choix est aisément transposable à toute activité culturelle ou artistique, y compris la BD, dont les plus gros succès ne sont pas toujours justifiés par la qualité.

Les personnages sont sympas: le jeune héros bourré de contradictions (à l'image de ses parents, jamais d'accords sur rien), le producteur dont la gouaille et la faconde masquent à peine l'autorité brutale, le scénariste-star blasé, revenu de tout, la starlette déprimée... A la fin du premier tome apparaît aussi une ravissante psy qui, contrairement à ses confrères, propose des analyses et des solutions au lieu de poser des questions.

Le dessin est très classique, avec une référence appuyée aux comics et une touche bienvenue de retro, style "pin-up". Les traits sont épurés, les yeux systématiquement mis en valeur. Les décors sont tels qu'on les imagine, avec un charmant côté 50's, à la fois ringard et branché.

Une série très bien écrite, bien servie par un dessin à la fois beau et intemporel. Une belle réussite.