© DARGAUD / BONHOMME / VEHLMANN 2002 LE MARQUIS d'ANAON dessin BONHOMME, scénario VEHLMANN, couleur DELF Dargaud, 5 tomes, 2002- Jean Baptiste Poulain débarque sur l'île de Brac, au large de Quimper, où il a été engagé comme précepteur du fils du baron. De son employeur, il ne sait rien, mais constate très vite qu'il inspire aux gens du cru peur et hostilité. Le baron a été surnomme "l'ogre", et les bonnes gens sont persuadés qu'il est responsable de la disparition et des meurtres d'enfants de l'île. Aussi les villageois ne font-ils aucun cadeau à cet étranger au service du baron. Mais son service, Jean-Baptiste n'aura pas l'occasion de l'exercer, car le jour de son arrivée, on retrouve le cadavre du fils du baron, et la thèse d'un accident paraît plus que douteuse... Pour le baron, les autochtones auront voulu se venger sur son fils. Au village, les passions se déchaînent, on soupçonne encore "l'ogre" et on invoque les légendes qui font de l'île un passage vers l'autre monde. Affolé par tout ce qu'il vit, Jean-Baptiste ne peut même plus regagner le continent. Le prochain bâteau ne part que dans un mois. Victime puis acteur des drames qui se déroulent sur l'île, il va devoir faire la part du surnaturel et du rationnel, pour découvrir enfin la terrifiante vérité. ************************ Ce premier volet m'a plus dès le départ par le style du dessin, croisement improbable d'un trait trop classique à la Juillard ou à la Martin et d'un héros de manga, pour obtenir un style véritablement nouveau et personnel, et par l'emploi d'un environnement graphique différent pour démarquer le récit fait par le conteur. Il m'a plu aussi par la subtilité du scénario (la Vehlmann's touch) qui propose plusieurs hypothèses et s'amuse à laisser le lecteur s'aventurer sur des pistes toutes fausses. Le personnage du conteur introduit ainsi une dimension mythologique et fantastique dans une réalité finalement bien humaine, et le contraste entre un baron intelligent et civilisé et la populace en colère ne peut que mettre davantage en lumière le sordide dénouement. Le deuxième opus, malgré un cadre alléchant (la Lozère qui m'est chère n'est pas loin, et on retrouve le thème de "la bête") laisse une lacune surprenante : on ne sait finalement rien de l'histoire et des motivations du meurtrier, seule son identité et dévoilée et basta ! décevant pour une série où la psychologie -voire la psychiatrie- joue un rôle majeur... Heureusement, à partir du troisième album, on renoue avec l'ambiance angoissante, fantastique, romantique et épique de cette série hors du commun. Pour frissonner... tout en méditant un peu ... En savoir plus sur les auteurs : |