© DETHAN / DELCOURT / 2006

La maison aux 100 portes, scénario et dessin Isabelle DETHAN

Editions DELCOURT, série en cours, 2 albums parus, 2006-

Les grecs considéraient la cruelle et maléfique Hécate (d'où "hécatombe"...) comme une déesse. Mais selon Mathusalem, "Salem" pour les proches, son ancien fossoyeur, elle n'est qu'un esprit très puissant. Très très puissant, tout de même, et très très en colère contre son ancien serviteur. En effet, Salem a rompu le pacte. En échange de la quasi-immortalité qu'elle lui accordait (d'où "Mathusalem", donc), il devait faire disparaître les victimes d'Hécate. Mais, écoeuré et lassé, Salem s'en va. Désormais, à chaque pleine lune, des cadavres sont découverts dans le monde des hommes.

Ces tueries n'apaisent en rien la rage d'Hécate, et Salem est contraint de se réfugier dans la maison aux cent portes, lieu de passage entre des mondes et des univers dont les humains ignorent l'existence. En particulier, les occupants de la maison, Théodora, Claire et Lorenzo, trois jeunes gens peu portés sur l'ésotérisme, vont être bien surpris de découvrir les propriétés si particulières de la grande bâtisse qu'ils partagent !

Heureusement que Constanza, la cuisinière, dont Théo a pour ainsi dire "hérité" avec la maison, sait quoi faire pour éviter les intrusions indésirables. Mais Constanza est peu loquace, et Salem aura fort à faire pour guider les jeunes gens dans les méandres des passages vers de multiples au-delà...

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Trois jeunes gens occupés par leurs études ou boulot respectifs partagent une maison immense. Le paranormal, a priori, c'est pas trop leur truc. A vrai dire, ils n'ont jamais vraiment eu l'occasion de se poser la question. Aussi, lorsque des êtres fantastiques s'invitent chez eux, ils vont réagir avec un pragmatisme admirable... C'est bien là que réside, à l'issue du 1er album de la série, la force et la faiblesse de l'intrigue: la confrontation entre les deux (ou plutôt entre les multiples) mondes est la clé de voûte, l'idée forte de cette nouvelle série. Mais on est un peu déçu par les réactions somme toutes très rationnelles de Théo, Claire et Lorenzo. Leurs sentiments, émotions, ne semblent pas prendre le pas sur l'action dans la narration.

L'idée n'en est pas moins très intéressante, et ouvre, évidemment, de nombreuses possibilités. Les personnages plus complexes, comme Constanza et Mathusalem, semblent plus intéressants, sans parler des monstres eux-mêmes, la délicieuse Hécate, par exemple.

Le dessin, lui, est toujours superbe et impeccable. On attend avec curiosité de voir quel passage ouvrira le prochain opus de la série.