© GERONIMO / BIANCARELLI / GAUDIN / 1999

GALFALEK, dessin BIANCARELLI, scénario GAUDIN, couleurs LENCOT

Editions SOLEIL, 4 tomes, 1999-2005

La cité des hauts murs a été le théâtre d'évènements dramatiques qui ont porté au pouvoir Reynalk, ex-ministre des finances du précédent roi. L'ancien monarque s'était lancé dans des conquêtes de grandes envergures en recrutant des mercenaires. Mais il a commis l'erreur de sous-estimer le peuple des Dakans, qui lui a infligé une cuisante défaite. Excédée par la durée de la guerre et les souffrances qu'elle inflige, la population des hauts murs a fait fuir le roi et ne tolère qu'à peine la présence, toujours nécessaire, des mercenaires. Reynalk, le nouveau monarque, impose aux guerriers de servir sous ses ordres ou de quitter la cité. A titre d'exemple, il fait exécuter un homme qui contestait son droit à leur imposer ce choix. Galfalek, un mercenaire respecté par tous les guerriers, tente d'éviter cette exécution. Le roi lui fait couper la main droite et le chasse.

Bien des lunes ont passé et Galfalek survit : habile voleur la nuit, il occupe le reste de son temps à se saouler pour oublier. Mais un soldat de la cité des hauts murs, Heink, le retrouve et lui remet une lettre d'Yrisis, la femme qu'il aime et qui est restée dans la cité. Heink lui dresse en quelques mots le tableau des changements survenus depuis son départ : la population est désormais contrainte de travailler aux mines, de même que les visiteurs de passage, et nul ne peut entrer ou sortir sans le visa de la garde royale. Pourtant, avec prudence et discrétion, un "cercle" s'est formé pour comploter contre le despote. Heink a réussi à fuir en dérobant un objet magique, le gant de l'oubli. Doté de sa propre volonté, cet artefact permet à celui qui le porte de n'être pas reconnu par ceux qui le voient et lui parlent. Dans sa lettre, Yrisis implore Galfalek de la rejoindre. Grâce au gant, Galfalek revient incognito dans la cité des hauts murs. Révolté par le nouveau régime, il ne peut, à nouveau, rester observateur passif. Ce n'est que le début d'une longue lutte qui l'opposera à Reynalk et à Gordrom, le chef des mercenaires, son ancien compagnon d'armes.

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Cette série d'heroic fantasy se démarque de la plupart des autres par son ambiance nettement plus sombre et plus oppressante. A la suite de l'exceptionnel Lanfeust, de nombreux auteurs se sont engouffrés avec plus ou moins de bonheur dans la veine de l'heroic fantasy humoristique. Le scénariste de Galfalek a ainsi écrit la belle série "Marlysa", où l'on retrouve pourtant aussi parfois les accents de l'épouvante. Dans Galfalek, l'aventure et la guerre se vivent telles qu'elles sont réellement, même dans un monde imaginaire : ponctuées par la peur et la mort. Les personnages sont tout sauf manichéens : ils tentent de vivre ou de survivre dans un contexte mouvant, acteurs ou victimes des aléas du pouvoir. Plus ou moins lucides et courageux, ils se positionnent sur l'échiquier au gré des évènements.

Le graphisme sert très bien cette intrigue forte. Les perspectives de la cité des hauts murs, en particulier, posent tout de suite l'ambiance qui y règne. Les couleurs, les expressions faciales, tout concourt à créer un climat intriguant. Enfin, j'ai apprécié la technique de narration : l'histoire démarre après la fuite de Galfalek et ce n'est que progressivement que se poseront les liens qui unissent les personnages et les clés de l'intrigue. Bref, "Galfalek" est une très agréable surprise pour les amateurs de bonne heroic fantasy.

Un grand merci à Franck Biancarelli pour sa "royale" dédicace !

En savoir plus sur les auteurs : Jean-Charles GAUDIN