© BOISSERIE / STALNER / LAMBERT / GLENAT 2007

FLOR de LUNA, scénario Pierre BOISSERIE et Eric STALNER, dessin Eric LAMBERT et Eric STALNER, couleur Bruno PRADELLE et Rémy LANGLOIS

Editions GLENAT, série commencée en 2007, 3 tomes parus (sur 7 prévus)

Genève, de nos jours. Antoine Chatel est le fils et le secrétaire particulier de Charles Porter, le dernier nabab du cigare. Ce soir, il se rend chez son patron, un homme dur et autoritaire, résolu à le tuer. Mais d'autres l'ont précédé, et c'est à l'état de cadavre que Antoine trouve Charles Porter. L'appartement a été fouillé, mais les assassins n'ont pas trouvé ce qu'ils cherchaient. Antoine, lui, n'a guère de mal à mettre la main sur les précieux documents, qui retracent la génèse de l'empire Porter. Mais les sirènes de la police lui apprennent qu'il s'est fait piéger: non seulement il passera pour le meurtrier de son père, mais il devient la cible des véritables assassins.

La Havane, 1825. Les documents cachés chez Porter relatent l'histoire de l'arrivée à Cuba de Diego Antonio Castellano, un homme au lourd passé, résolu à quitter l'Espagne pour tenter de refaire sa vie et sa fortune dans la culture et le négoce du tabac cubain. Sur le navire qui l'y emmène, une mutinerie éclate. Elle bouleverse à jamais la vie de deux jeunes passagères, Lucia de Casa Bianca, fille d'un noble, riche propriétaire d'une plantation de canne à sucre, et celle de Jahia, une esclave noire à laquelle Lucia devient très attachée. Egalement à bord, le capitaine Portero, un homme veule et sans scrupules, mais qui sait trouver de bons appuis. Leurs destins vont se croiser et s'opposer, alors que Cuba écrit son histoire.

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Flor de Luna renoue brillamment avec un genre injustement délaissé (au moins depuis "les maîtres de l'orge") : la saga familiale. Ici le roman gagne en profondeur en retraçant l'histoire de Cuba et des traditions propres au monde du cigare.

Le dessin est classique et soigné -le style Stalner-, l'histoire romantique à souhait, montrant la violence dont les hommes sont capables, ainsi que leur courage. Le double plan de l'intrigue, au présent et dans le passé, ajoute à l'intérêt du scénario, qui m'aurait déjà plu par le seul aspect de l'histoire entremêlée des esclaves, des planteurs, des négociants et des autorités espagnoles. Une bonne saga, classique mais prenante