|
|
|
© FOURNIER / LAX / DUPUIS 2008 Les chevaux du vent, dessin Jean-Claude FOURNIER, scénario LAX Editions DUPUIS, collection Aire Libre, 1ère partie (/2) parue en 2008 Un village de paysans pauvre dans la haute vallée du Gange, dans l'Himalaya indien, 1950. Kazi, l'enfant sous-muet, est le souffre-douleur des autres gamins. Lorsque leurs jeux cruels mettent en danger la vie du petit handicapé, ses parents, déchirés, décident de le confier à un ami qui le conduira dans un monastère Thibétain, de l'autre côté de l'Himalaya. Ils savent que c'est la meilleure chose qu'ils puissent offrir à leur enfant, qui sera nourri et en sécurité, mais recevra aussi une éducation, entouré de gens bons et tolérants. Néanmoins, Calay, le père, et Manju, la mère, ne parviendront jamais à sécher leurs larmes. 1965. Leurs deux autres fils ont grandi. L'aîné, Basanta, épouse Mina, une jolie fille du village. Comme veut la tradition, il partagera sa femme avec son frère, Resham. Mais Mina ne cache pas sa préférence pour le plus jeune frère. Basanta devient jaloux. L'ambiance est délétère, et Resham est obligé de partir. Il s'engage dans l'armée des colons britanniques, malgré le mépris que leur porte son père. Pourtant, rongé par la culpabilité et l'inquiétude à propos du petit Kazi qu'il n'a jamais revu, le père se résoud à son tour à entrer au service de l'armée britannique. Engagé comme espion, il est envoyé au Népal pour catographier les terres de ce pays inamical. Calay ne s'intéresse qu'à une seule chose : traverser le Népal pour rejoindre le Thibet, côute que coûte, et revoir son fils. Mais le Népal est déterminer à débusquer les espions des anglais. Si la montagne ne tue pas Calay, l'homme qui le prend en chasse dès qu'il passe la frontière pourrait le faire... ****************** Les chevaux du vent, ce sont ces tissus qui flottent au vent. porteurs de prières, progressivement déchirés et abîmés, mais dont le message accompagne les marcheurs et s'envole dans les cieux, témoins silencieux d'invisibles drames. Dramatique, ce scénario l'est forcément, au sens noble du terme. Poignant dans la sobriété des douleurs qui se cachent. Peu de mots sont échangés, lorsque la vie est dure, il n'y a guère de place pour les états d'âmes. La coutume de la polyandrie, par exemple, est une nécessité pour éviter le morcellement des terres, dans ces régions de haute montagne où l'espace cultivable est rare et produit peu. Mais cela n'empêche pas la rivalité ente frères. Evoquée en filigrane, l'occupation de l'Inde par la Grande-Bretagne semble lointaine dans l'Himalaya, mais elle régit pourtant la vie des hommes et des femmes. Les cultures tribales ou ethniques y ont aussi leur place. Tout cela, aussi, pèse sur le quotidien. Loin de Kazi, sa famille se déchire. Son père est prêt à mourir plutôt que de continuer à vivre sans l'avoir revu. Quant à Kazi, jeune homme heureux, on ne peut s'empêcher de penser que l'abri que lui offre le monastère ne sera pas éternel. une très belle histoire, donc, très humaine (la marque de la collection Aire Libre), mais ce résumé serait très incomplet sans dire ce qui constitue l'autre point fort de ce bel album: le dessin des personnages et surtout de la montagne, grandiose, oppressante, magnifique, terrifiante... A l'ombre des cimes de l'himalaya, les destins individuels ne peuvent pas être sans relief. En savoir plus sur les auteurs : |
|
