© DELCOURT / ALGESIRAS / 1999 CANDELABRES, scénario et dessin ALGESIRAS, couleurs Nadine THOMAS Editions Delcourt, série en cours, 4 tomes depuis 1999 Un homme est retrouvé dans un parc, nu et amnésique. Personne n'a signalé sa disparition ni ne tente de le rechercher. Son identité reste un mystère... Le mystère, Paul Klarheit le vit depuis longtemps. Ce jeune homme est le seul à rendre visite à l'inconnu. Il lui affirme qu'il s'appelle Liam Lindhorst, et qu'il n'est autre qu'un peintre mort à Constantinople cent ans plus tôt. Bien que sceptique, l'amnésique accepte les visites de Paul, qui le distrait en lui racontant son histoire. Paul avait quatorze ans lorsque sa vie a basculé. Paralysé sans espoir de retrouver l'usage de ses jambes, il parvient à convaincre David, son meilleur ami, de le laisser faire une promenade seul avec sa jument. Mais un incendie survient, et la bête prend peur. Projeté à terre, Paul est assommé et asphyxié. Il se réveille plus loin, en sécurité. Un homme vêtu de noir, avec redingote, feutre et gants, se tient à ses côtés. Il se nomme Julien Soledango. Il a trouvé Paul au milieu de l'incendie et non content de l'avoir sauvé, il lui rend l'usage de ses jambes ! Il dit être un candélabre, doté de puissants pouvoirs grâce au feu. Heureux de marcher, Paul garde son secret pour lui. Mais bientôt, il est victime de crises qui le brûlent et consument tout ce qu'il touche. Soledango réapparaît alors, et absorbe l'énergie du jeune homme pour apaiser ses crises. Avare d'explication, il lui laisse seulement entendre qu'il détient un pouvoir qu'il nomme la source, et qu'il ne faut en parler à personne. Devenu au fil des ans un danseur vedette, Paul part s'installer à Paris, où son ami David, danseur lui aussi, et secrètement amoureux de lui, le rejoint. Paul y rencontre Aribal, une petite fille turque, qui semble la seule à deviner le feu qui habite Paul. Elle est même capable de voir les candélabres, invisibles et intangibles pour le commun des mortels. Car Paul découvre également qu'il y a plusieurs candélabres, dix en tout. Ils figurent sur un tableau que possède la famille d'Aribal, un tableau peint par un certain Liam Lindhorst... ******************* L'ambiguïté et le mystère sont au coeur de cette série. Ambiguïté des situations et des personnages, mais aussi des sentiments, comme ceux qui lient Paul et David. Mystères autour des candélabres: qui sont-ils, d'où viennent-ils, comment exploitent-ils le pouvoir du feu, quelles sont leurs relations les uns avec les autres, et avec les humains ? Qui est cet amnésique dont on ne voit le visage (indice de son identité) qu'à la fin du premier tome ? Et bien sûr, qui est réellement Paul ? Tout ceci n'est dévoilé qu'au compte goutte au lecteur, comme Soledango choisit de le faire avec Paul. Le suspense est donc l'un des atouts du scénario. On s'attache rapidement aux protagonistes: aux deux jeunes gens, à la mignonne petite Aribal, et à sa mère, une jeune artiste souffleuse de verre, volontaire et digne. Série tout en douceur et en subtilité, Candélabres livre une intrigue bien construite, servie par un dessin tout en douceur, et éclairée, comme il se doit, de couleurs chaudes. |