© TOME/MEYER/DARGAUD

BERCEUSE ASSASSINE, dessin MEYER, scénario TOME

Editions Dargaud, triptyque paru entre 1997 et 2002

Quelque part dans un patelin d'amérique profonde, la belle Martha vient d'épouser Joe Telenko, un séducteur qui frime et joue les durs. Il fonce au volant de sa décapotable vers la grande ville, vers Broadway ou sa dulcinée aux longues jambes rêve de devenir danceuse. Joe a bu, trop, et il roule vite, trop... De nombreuses années ont passé depuis l'accident, sombres, interminables. Martha, clouée dans un fauteuil roulant, hait son mari pour sa vie perdue. Joe, chauffeur de taxi, hait Martha, ce boulet qu'il traine, cette personnification de sa mauvaise conscience. Depuis quelques temps,il est persuadé d'avoir des problèmes cardiaques. Un soir, après une visite chez son copain Arthur, ce vieux salaud de docteur qui a réussi à empoisonner sa femme et qui revit depuis son veuvage, Joe décide d'en finir. Par hasard, il récupère une arme, et lorsqu'un truand fait irruption dans son taxi, il décide de profiter de l'aubaine pour commanditer le meurtre de sa sorcière de femme. Mais les victimes ne sont pas forcément disposées a se laisser faire, et Martha n'est peut-être pas la seule à en vouloir à Joe.

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Ce triptyque est original à plus d'un titre. D'abord, l'histoire se décline sur trois tomes puis se termine, et ça devient rare en B.D. de nos jours... ensuite, chaque album retrace le même récit à travers les yeux d'un protagoniste différent.

Le premier, c'est Joe, qui traine son mepris et son ras le bol dans les rues de New-York. Ce gars-la, on se demande ce qui peut bien le motiver dans la vie, il n'a pas plus de respect pour les gens et les choses qu'il ne lui en reste pour lui-même.

Le deuxième, c'est Martha, bien sûr, sa haine et sa volonté. Elle au moins, elle sait pourquoi elle vit : c'est pour pourrir la vie du salaud qu'elle regrette amèrement d'avoir épousé.

La vraie surprise vient du troisième album... A écouter les lamentations de ces deux égoistes, on en oubliait que lors de l'accident, il y avait eu une autre victime... Et en renonçant in extremis à sa vengeance, c'est bien le troisième acteur de ce drame qui aura le dernier mot.

Berceuse assassine est un polar à part qui mérite de faire obligatoirement partie de tout bonne bédéthèque.