Le premier voyage d'Alix en Afrique s'effectue à Carthage, ville de légende qui a marqué Jacques Martin à travers le roman de Flaubert, Salambô. L'ancienne rivale de Rome, soumise par Scipion l'africain, s'est beaucoup assagie. César s'emploie à rébâtir la splendide cité sur les ruines des lieux où se déroulèrent les combats. Il a à coeur d'effacer les stigmates des carnages et des pillages qui ont eu lieu lorsque les romains, fous de rage, ont enfin réduit à néant l'ennemi qui leur résista si longtemps. Un siècle plus tard, les intérêts commerciaux de cette plaque tournante du négoce relèguent à l'arrière plan les éventuelles rancoeurs contre l'occupant. Parfois tout de même, les blessures infligées par quelque épisode sanglant ("la griffe noire") refont surface. Mais l'ancienne métropole punique a retrouvé ses couleurs et sa joie de vivre Au coeur de la rade de Carthage, le port :
Au centre des ruines de l'ancien port criculaire, la maison de l'amiral. A côté, au fond, le nouveau port construit par les romains : Alix aborde à plusieurs reprises les côtes Africaines. Accompagné d'Héraklion, il y retrouve la reine Adréa et les derniers spartiates, qui se sont réfugiés chez une tribu africaine, au coeur du désert. Là bas, les guerriers se défendent avec des lances rudimentaires, mais ils peuvent rayer de la carte une fière cité romaine, Appollonia, sans coup férir. Pour cela, les mages africains font appel à un redoutable ennemi invisible: la sorcellerie. Grâce à une statue aux propriétés apparemment miraculeuses, les bâtiements neufs s'effondrent les uns après les autres et les habitants, cédant à la panique, s'entre-tuent.
C'est également grâce à la sorcellerie que le cruel mage Raja réussit à accomplir sa vengeance. Homme charismatique et sorcier puissant, il réussit à s'allier plusieurs tribus africaines. Mais celles-ci le lâchent lorsqu'il enfreint les limites d'un domaine sacré. Dans les deux cas, les tribus ne sont devenus hostiles aux armées romaines qu'à la suite de l'intervention d'autres étrangers. Se sachant inférieures dans un combat direct, les troupes africaines préfèrent observer l'ennemi et l'affaiblir par la soif ou la magie noire. Finalement assez neutres lorsque personne ne s'en mêle, on sent que les peuples d'Afrique occidentale et centrale n'ont guère l'habitude des contacts avec les romains. C'est pourquoi ils préfèrent s'en tenir à distance et n'intervenir que lorsqu'ils s'estiment menacés.
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