© CHAILLET / CONVARD / GLENAT 2008

Vinci, dessin Gilles CHAILLET, scénario Didier CONVARD

Editions Glénat, série commencée en 2008, 1 tome paru

François Ier se rend en personne dans un couvent pour confier au prieur, en toute discrétion, un tableau de Leonard de Vinci, qui vient de mourir. Le sujet peint est si horrible que le roi raconte au prieur, très choqué, l'histoire singulière de cette oeuvre, et la promesse qu'il avait faite à son génial auteur:

Milan, quelques décénnies plus tôt: le XVème siècle s'achève. La ville est menacée par les invasions et résiste grâce à un fragile pacte conclu avec le roi de France, Charles VII. Les finances du Duc sont à sec, ce qui ne l'empêche pas de continuer à essayer d'embellir la ville, et d'y construire une cathédrale bâtie et décorée par les plus grands maîtres. Leonard de Vinci est chargée d'une fresque décrivant la sène, mais il ne parvient pas à terminer le personnage de Judas.

Un meurtre atroce terrifie alors la ville: un notable a été assassinée, et son visage a été découpé et volé. Cette mutilation est l'oeuvre de quelqu'un qui connaît l'anatomie, c'est pourquoi le prévôt de la ville fait appel aux compétences de Vinci, qu'il finit par soupçonner.

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Disons le sans détour: le principal attrait de cet album vient de l'époque qu'il décrit, et des grands personnages qu'il met en scène. On ne peut pas dire que le dessin, figé et d'un classicisme excessif, soit très séduisant, ni que le scénario fasse des efforts prodigieux pour maintenir le suspense, bien que la trame soit celle d'un "thriller": dès la moitié du premier album, il est établi que Vinci est le meurtrier, et qu'il cherche à se venger. La seule question devient alors: pourquoi ?

Je n'ai pas non plus été éblouie par les personnages secondaires, le jeune homme avec lequel Vinci entretient des relations ambigües, la femme qu'il aime à la folie mais qui ne peut montrer son visage...

Reste donc la vie à l'aube du XVIème siècle, les intrigues, complots, alliances... Reste aussi et surtout la personnalité fascinant du génie, subtil, torturé, énigmatique... Vinci semble avoir renoncé depuis longtemps à tout manichéisme, et dès lors le bien et le mal sont intimement imbriqués dans chacun de ses actes. Ses inventions avantgardistes lui permettent de berner ses concitoyens crédules, mais rien ne le protège de l'examen de sa propre conscience.