© TOME/GAZOTTI/DUPUIS

SODA dessin WARNANT puis GAZOTTI, scénario TOME

"On m'appelle SODA, mais mon vrai nom, c'est Solomon. David Elliot Hanneth Solomon. Si elle savait, ma mère vous dirait sans doute que je suis policier, mais à New York, il n'y a pas de policiers, juste des flics. De toute façon, elle ne sait pas, ça l'inquièterait, elle m'a toujours cru pasteur...Depuis l'an dernier, elle habite avec moi. Elle ne sort jamais et ne lit pas les journaux qui sont plein de violence. C'est pas plus mal: les types que j'arrête sont parfois un peu morts..."

Désabusé mais efficace, le lieutenant Solomon combat jour après jour l'épidémie de violence new-yorkaise. Les poursuites en bagnoles ou à la course à pied, les balles qui sifflent, ça le connaît. Mais rien ne l'effraie autant que l'idée que sa vieille maman, cardiaque, ne puisse apprendre quel est son véritable métier. A côté de Soda et de son double métier de flic/faux pasteur, la galerie de personnages secondaires est savoureuse: la moman et son chat caractériel, le copain Bab's, le plantureux sergent Linda Tchaikowski, les cobs, la grosse pomme et ses new-yorkais...

SODA, ça a été un flash, LE coup de coeur parmi toutes les bonnes surprises. TOME est, depuis quelques années, le papa de Spirou (le petit -, et avec Fantasio jusqu'en 2003). J'avais feuilleté le premier SODA par hasard en magasin, le dessin m'a eu l'air très gamin, la couleur un peu fade, bref, ça avait l'air d'une B.D. pour enfant. J'ai lu les premières pages. Tiens, peu de dialogues, de l'action, New-York, un montage genre film? Je n'avais pas le temps d'en lire plus, mais j'étais intriguée. J'ai acheté en pensant que je perdais peut-être mes sous.

Oh que non! J'ai dévoré chaque album, certains plus rapidement que d'autres (excellente, l'histoire de l'oncle -vrai- pasteur dans "tu ne tueras point"), mais chaque fois, avec la frustration d'avoir vu un très bon film d'action qui ne durerait que 45 mn. Dur d'attendre longtemps entre chaque opus. SODA a apporté quelque chose de vraiment nouveau, devenu plus courant aujourd'hui : une BD conçue et montée comme un film, avec des plans et des enchainements dignes du grand écran.